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dominiquevernay

Lencería fina

Lencería fina

http://literatura-for-foreigners.blogspot.com.es/2012/10/nouvelle-courte-dominique-vernay.html?m=1

 

Le plaisir de pouvoir jouer avec les mots de la langue de Molière et de celle de Cervantes. 

Dans la nouvelle courte "Lencería fina" "Lingerie fine" je reprends une idée qui m’ est chère, à savoir que la phrase "je le/la connais comme si je l’avais fait/e" ne repose que sur une illusion. Le regard que nous portons sur les autres est à tel point faussé par tant d’idées préconçues, qu’il nous est impossible de nous rendre à l’évidence que les choses ne sont pas forcément comme nous le croyions et cela même avec, sous les yeux, la preuve du délit.

LENCERÍA FINA
La voz un poco ronca y una barba de dos o tres días, así es el hombre que vive en el cajón de mi ropa interior. Mientras que sigo al pie de la letra todas las recomendaciones de lavado que vienen en las etiquetas de cada prenda que allí guardo, él se permite oler, acariciar, arrugar y desgarrar sedas y encajes. Hoy, el hombre que duerme a mi lado en la cama me mira, asombrado, recoser la tira de un tanga negro.
–¡Joder! –me dice
–¡No es mío! –le miento
–¡No sabía que supieras coser!

LINGERIE FINE
La voix légèrement rauque et une barbe de deux ou trois jours, ainsi en est-il de l’homme qui habite le tiroir de mon linge intime. Alors que je suis au pied de la lettre toutes les recommandations de lavage qui se trouvent sur les étiquettes de chaque petite culotte et autres fanfreluches, lui se permet de sentir, de caresser, de froisser et de déchirer soie et dentelles. Ce matin l’homme qui dort à mes côtés me regarde, ébahi, recoudre la ficelle d’un string noir.
–Putain! –me dit-il.
–Il n’est pas à moi –je mens alors.
–Je ne savais pas que tu savais coudre!

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