El Chevrolet del 59

Con nuestro mecánico de confianza, las palabras pistón, biela, cigüeñal, balancín... eran poesía. Antes de darnos su diagnóstico, sobre los achaques del viejo Chevrolet del 59 de mi padre, el hombre se plantaba en medio del taller, sacaba un trapo del bolsillo de su peto, lo hacía una bola y se lo iba pasando de una mano a otra, con la parsimonia de un gran bateador seguro de marcar un tanto. Me dejaba atrapar en ese vaivén de bíceps, hasta que un extraño mareo me obligaba a salir a respirar aire fresco.(Escrito para Relatos en Cadena- Cadena Ser)

 

Sur les lèvres du mécanicien –en qui nous avions déposé toute notre confiance– les mots piston, bielle, biellette, arbre à cames... c’était de la poésie. Avant de nous faire part de son diagnostic –relatif aux misères de la pauvre Chevrolet 1959 de mon père– l’homme se plantait en plein milieu du garage, sortait un chiffon de la poche de sa salopette, en faisait une boule qu’il se passait ensuite d’une main à l’autre, avec la sérénité d’un frappeur de baseball sûr de son coup. Moi je me laissais attraper dans ce va-et-vient de biceps, jusqu’à ce que prise d’un certain vertige, j’étais obligée de sortir respirer un peu d’air frais.