Lunes por la mañana-Lundi matin
Hoy, con las prisas, me he puesto el calcetín izquierdo del revés. De camino hacia el el trabajo, noto el roce de su costura interior –ahora exterior– contra mi dedo gordo; me duele. Me siento en un banco junto a la oficina, para descalzarme y darle la vuelta al calcetín. Demasiado tarde: tengo una bombilla-led en el juanete y no dispongo de tiritas. Una señora se sienta a mi lado y me mira de reojo.
–Pena de pie griego –me dice.
No estoy de humor ni sé exactamente de qué me está hablando. No le contesto. No quiero saber nada de nacionalismos ni de deuda externa. Le doy la vuelta al calcetín, me calzo y me voy muy digno intentando disimular mi cojera.
Lundi matin
Aujourd´hui j’étais pressé et j’ai mis ma chaussette gauche à l’envers. De chez moi au boulot, je sens le frottement de sa couture intérieure –maintenant extérieure– contre mon gros doigt de pied; j’ai mal. Je m’assieds sur un banc pour la remettre à l’endroit avant d’entrer au bureau. Trop tard: une ampoule à led illumine déjà mon oignon, et je n’ai pas de pansement Urgo sous la main. Une dame s’assied à mes côtés et me regarde de travers.
–Quel gâchis de pied grec! –qu’elle me dit.
Je ne suis pas d’humeur et ne sais pas exactement où elle veut en venir. Je ne réponds pas; j’ai pas envie d’entendre parler de nationalismes ni de dette externe. Je remets ma chaussette du bon côté et, souliers aux pieds, repars très digne en essayant de ne pas boiter.
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